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Ma Petite Lettre 55
Une petite musique, un petit café, un peu de philo, un peu de Paris et un poème.
Salut Petite Lettre,
Ça y est c’est parti c’est la rentrée. L’année est passée super vite je trouve. Mais il y a une explication scientifique à ça, j’en avais parlé vite fait, en janvier 2021 quand je m’étais dit que j’allais écrire et publier tous les jours (et que j’ai tenu seulement 15 jours) dans ce petit morceau d’article et exactement un an plus tard, après avoir maté un film de Judd Apatow.
Je sais pas ce qu’on va retenir comme conclusion, mais on va faire des trucs pour figer le temps et puis se reposer, pour avoir la sensation de vivre plus longtemps. C’est Paris-Match qui le dit.
J’ai déjà partagé beaucoup trop de liens qui n’ont rien à voir avec ce dont je voulais vous parler. En avant:
❶ La Petite Musique
La semaine passée j’ai envoyé la première édition de La Petite Musique, un nouvelle petite lettre “spéciale musique”, qui se cherche encore, et qui se trouvera au fur et à mesure de son écriture. Va-t-elle parler d’un·e seul·e artiste·sse à la fois ou sera-ce un condensé de plusieurs brèves ou les deux ou je ne sais. En tous cas elle est là: Merci pour les fleurs mais j'ai déjà un arbre.
Comme elle ne vous est pas envoyée automatiquement, mais que je sais que vous voulez la recevoir (enfin j’espère :) et merci, déjà :) vous devez juste aller cocher un petit bouton, qui ressemble à l’image juste en dessous, en visitant cette page.
❷ Un café chez Maureen

Le premier septembre ça marque aussi le premier anniversaire de Julia Camino, la nouvelle agence de management et booking, montée avec Maureen. Même si on fait plein d’autres trucs ensemble (des podcasts, d’autres podcasts, des clips…) cette agence c’est devenu notre activité principale. Un vrai travail quoi, qui nous occupe bien plus que nos huit heures par jour. Et pour une pour une première année on s’en est pas trop mal tiré. Encore plein de choses à faire grandir mais on voit où on va.
Et là où je veux en venir, c’est que Maureen aussi propose de la curation culturelle, sur une autre plateforme, et ce mois-ci elle nous parle de Madrugada, Everything Everywhere All At Once (EEAAO), de photographie et de t-shirt de groupe dans des films.
Si vous voulez la soutenir, comme d’habitude, c’est le prix d’un café, c’est pour ça que la plateforme s’appelle Ko-Fi. Allez! Go! Clique!
❸ Charlie Kaufman
Dans le chapitre consacré au film EEAAO dans le post de Maureen cité juste au dessus, dont l’idée de base c’est genre: deux personnes qui ne se comprennent tellement pas qu’on dirait qu’elles évoluent dans deux réalités différentes, Maureen cite:
"No [hu]man is an island entire of itself; every [hu]man is a piece of the continent" (John Donne). We might be an entire world but it is intertwined with others
.
C’est fou parce que j’ai justement lu la veille le texte que Charlie Kaufman — le scénariste derrière Being John Malkovitch, Eternal Sunshine of the Spotless Mind, réalisés par Spike Jonze et Michel Gondry, respectivement, et puis plein d’autres films aux histoires alambiquées — a écrit contre son gré en guise d’introduction à la publication du scénario de son propre film “Synecdoche, New York” (en livre, donc. Et selon lui ça ne sert à rien). C’est très long à lire, j’ai essayé de faire une retranscription rapide ici. Mais en gros, le lien avec la citation du point ❷ c’est:
There is no periphery, it seems. Periphery is an illusion of individual consciousness. Each of us in our own mind is the center of the universe, and everything falls off in direct relation to its proximity or importance to us. But if you move to the periphery of your own existence, you find it to be the center of someone else's
.
C’est fou je trouve comme ces deux extraits, lus à 24 heures d’écart, se parlent entre eux, en scred, derrière notre dos.
❹ Commander Spoon à Paris
Transition New York, Paris. Ce lundi 5 septembre, on vient dans La Ville Lumière avec Commander Spoon. Le groupe jouera dans La Petite Halle dans le cadre du festival Jazz à la Villette. Si tu veux venir voir ce concert de feu, voilà les tickets.
Petit rappel, le groupe a sorti en juin un EP avec 4 super collaborations, Flock, et en bonus on a des petites vidéos Behind The Scene. Regarde.
❺ Chris Ware à Paris
Comme je serai sur place, j’ai fantasmé l’idée d’aller voir l’expo Chris Ware au Centre Pompidou. Je suis cet auteur depuis la parution de Jimmy Corrigan en français (genre 2002). Ça rassemble un peu à tout ce dont j’ai besoin pour aimer une oeuvre. De la simplicité graphique mais une construction complexe. De l’autobiographie et de la mémoire.
Comme je serai sur place, mais une seule journée et qu’elle sera chargée, je pense que je n’aurai pas le temps d’aller voir Chris Ware au Centre Pompidou.
❻ La solitude du marathonien de la bande dessinée
On reste dans la bande-dessinée parce que je me suis enfin procuré ce joli carnet de Adrian Tomine
. En vrai c’est bel et bien une BD mais le format ressemble à un carnet Moleskine, avec des petits carreaux bleus partout dedans et un marque page en tissu. De nouveau, on est dans l’auto-bio-graphique, et de nouveau je vous parle d’un livre que je n’ai pas encore lu mais que j’ai commencé hier soir, avant de m’endormir, mais dont les 22 premières pages sont déjà super.❼ The Way It Is
Je voulais qu’on se quitte avec un poème que j’ai croisé hier soir aussi, juste avant de lire les 22 pages de la BD.
One morning you might wake up
to realize that the knot in your stomach
had loosened itself and slipped away,
and that the pit of unfulfilled longing in your heart
had gradually, and without your really noticing,
been filled in—patched like a pothole, not quite
the same as it was, but good enough.
And in that moment it might occur to you
that your life, though not the way
you planned it, and maybe not even entirely
the way you wanted it, is nonetheless—
persistently, abundantly, miraculously—
exactly the way it is.
C’est un poème qui clôturait la newsletter On Things de Madeleine Dore, une autrice américaine à qui l’on doit notamment ce super livre (à propos de “routine”), que j’ai acheté mais pas encore lu (c’est ça ma “routine” à moi, acheter des livres et pas les lire), I Didn't Do The Thing Today. Donc je suis en confiance. Le poème parle de prendre la vie comme elle vient, qu’elle est “assez”, même si tout ne se passe pas comme prévu. Je la sauve dans mon second brain, ce sera pour la prochaine petite lettre.
Je vais quand même vérifier qui est l’autrice dudit poème, je voudrais pas partager l’oeuvre d’une personne malveillante. C’est pas mon genre de partager des chose que je n’aurais pas lues (c’est une blague, je le fais tout le temps, voir point ❻ et ❼).
Lynn Ungar, qui a écrit The Way It Is, est une poétesse, une ministre de l’universalisme unitarien, une chanteuse et une personne qui apprend à danser aux chiens
.Donc à priori une personne normale. Sauf peut-être pour cette histoire de chiens.
Allez voilà encore une petite lettre dans ta boite. J’espère que tout ça t’a plu et qu’on se croise bientôt, ici ou là-bas!
DXX
En français: Aucun être humain n'est une île à lui tout seul ; chaque être humain est un morceau du continent". Nous sommes peut-être un monde entier, mais il est entrelacé avec les autres.
En français: Il n'y a pas de périphérie, semble-t-il. La périphérie est une illusion de la conscience individuelle. Chacun de nous, dans son propre esprit, est le centre de l'univers, et tout tombe en relation directe avec sa proximité ou son importance pour nous. Mais si vous vous déplacez à la périphérie de votre propre existence, vous découvrez qu'elle est le centre de celle d'un autre.
Editions Cornélius. Traduction par Jean-Baptiste Bernet.
Un matin, vous pourriez vous réveiller
et réaliser que le noeud dans votre estomac
s'est relâché et a glissé,
et que la fosse d'un désir inassouvi dans votre coeur
s'est progressivement, et sans que vous vous en rendiez vraiment compte,
a été comblé - rafistolé comme un nid de poule, pas tout à fait
pas tout à fait le même qu'avant, mais suffisamment bien.
Et à ce moment-là, vous pourriez vous rendre compte
que votre vie, bien que pas de la façon
vous l'aviez planifiée, et peut-être même pas entièrement
la façon dont vous la vouliez, est néanmoins—
constamment, abondamment, miraculeusement—
exactement comme elle est.
Ah oui et peut-être aussi son autre activité, ministre de l’universalisme unitarien, c’est louche. Mais faudrait creuser. Peut être que dans la religion c’est comme dans le hard-rock, y’a des sous-catégories ultra underground et vraiment niche, genre Funeral-Death-Doom-Black-Post-Metal. Peut-être les UU ils en ont juste eu marre qu’on entende parler du Christianisme partout tout le temps et ils ont monté un side-project.
Et d’après Wikipedia, c’est pas les pires, “la majorité des unitariens-universalistes sont très favorables aux libertés civiles, dont la liberté de parole, de pensée, liberté de croyance et de disposition. Ils ont été parmi les premiers à promouvoir le mariage homosexuel dans les années 1980”.