Cette semaine j’ai passé la main à Maureen. Elle t’explique tout.
Bonjour,
On se retrouve ici parce que Damien est en vacances et que moi je dois faire un montage. Ça fait depuis fin mars que je me dis que je dois faire ce montage et apparemment comme personne d’autre que moi ne le dit… je n’arrive pas à faire ce p*tain de montage. Mais un jour, il y aura une vraie deadline et de la vraie pression et faudra bien que je le fasse à ce moment-là (Yes). Il sera encore temps de vous en parler si ce jour voit le jour. En attendant, j’ai trouvé ça plus judicieux et constructif pour ma journée de prendre l’intérim de la petite lettre.
Je vais essayer de faire 7 points comme le veut la coutume, mais il y aura des points virgules parce que tout est lié, mais en même temps tout est différent et dans ma tête c’est compliqué de faire des choses linéaires.
Ah oui, une brève présentation peut-être. Damien m’a déjà name drop à moult reprises, c’est Maureen dans le monde analogique et @mrnvdb pour l’internet mondial. Avant j’étais dir. de postprod dans le cinéma documentaire d’auteur·ice — un fancy name pour dire daronne de techos qui restent dans le noir toute la journée — genre j’ai même investi dans un Leatherman, mais ça fait surtout que j’ai vu beaucoup de films et pendant que je voyais tous ceux que personne ne regardait, j’ai pas vu tous ceux que tout le monde à vu… (j’espère que tu aimes les digressions)
Bref, après plus de cinq années de bons et loyaux services menant tout droit vers le burn-out, j’ai décidé que maintenant je voulais être daronne d’adultes qui crient dans des micros et font beaucoup de bruit avec des guitares. C’est comme ça que je suis devenue la moitié de Julia Camino. On va enchaîner, si tu veux en savoir plus sur ce que je fais ou ai fait, tu peux aller te perdre ici www.mrnvdb.work (c’est en anglais parce que je sais pas bien pour qui je me prends).
1. Everything Everywhere All A24
1.1. Le(s) film(s)
Je suis vraiment une fanzouse de A24 parce qu’iels produisent des films iiiiiiincroyables (d’ailleurs, c’est un peu mon running gag dans mon cybercafé, parce que tous les mois je fais ce que Damien fait dans la petite lettre — sauf que je ne l’envoie à personne donc personne ne lit, y’a une certaine logique à ça — et ce ne sont que des films A24 que je recommande), mais il n’y a pas que ça et on y viendra t’inquiètes.
Dans les derniers de leur cru que j’ai vu, Everything Everywhere All At Once des Daniels… je ne sais pas comment te le dire plus simplement que « il faut que tu le voies », car, peu importe qui tu es, il y a forcement une des multicouches du film qui va toucher ton petit cœur.
1.2. Le(s) podcast(s)
Genre, l’un des Daniels (ils sont trois dans cet épisode à parler ensemble, rien que ça c’est un peu drôle) raconte qu’après une projection de EEAAO, y’a une dame qui est venue le voir et qui l’a remercié parce qu’elle s’est sentie « vue » et que « this is what menopause feels like on screen ». Sauf que c’est un happy accident, le(s) Daniel(s) en question, il en sait foutre rien de ce que c’est la ménopause, et il n’a même pas essayé de faire ça. Je me demande si dans le lectorat de cette petite lettre il y en a qui sont en train de serrer les fesses parce qu’ils se disent que la ménopause c’est comme Beetlejuice, si tu dis le nom trois fois tu finis dans la salle d’attente de l’après-vie.
En tout cas dans le(s) film(s) il y’a des histoires de fesses, mais paaaaas du tout du genre auquel vous vous attendez. Les Daniels réalisateurs en parlent avec le Daniel acteur de leur premier long Swiss Army Man qui a longtemps été mon film pref avant de voir EEAAO. Et il y a surtout LA scène de combat la plus folle que j’ai jamais vue dans un film (alors, comme je disais, il y a plein de films que j’ai pas vu, genre Karaté Kid, aucune idée, mais je me risque quand même dans cette affirmation).
Rends-toi service et va le voir au cinéma si c’est encore possible.
1.3. Et tout le reste
Non seulement chez A24 iels ont le flair pour nous sortir des bijoux du septième art (il y a une modernité dans chacune de ces prod et une hypersensibilité, ça me laisse sans mots), mais ce sont aussi des petit·es génies du marketing ! Déjà, je veux acheter TOUT leur merch, tu m’entends ?! (Si des gens qui se sentent obligé·es à un moment de me faire un cadeau pour whatever reason lisent ces lignes, this is a good place to start. Fanzine, pins, serviette de bain… tout me mettra dans une joie immense)
Mention spéciale évidemment pour les Screenplay Books qui ont l’air magnifique et pour A Vast, Pointless Gyration of Radioactive Rocks and Gas in Which You Happen to Occur qui a l’air aussi zinzin que EEAAO.
Là déjà tu te dis « whaaa c’est vrai que ça a l’air d’être du bel ouvrage », mais le webshop c’est la pointe de l’iceberg de leur créativité. Pour la promo de A Ghost Story, iels ont monté un vrai Ghost Store, à NYC. Déjà, j’ai le cœur qui saigne de ne pas avoir pu y aller, mais ça m’ouvre plein d’autres portes dans le cerveau alors je vais essayer de me recentrer.
2. Philosopher, cette forme d’onanisme socialement OK
Il est très possible, bien que ça ne manque pas à l’univers, que j’écrive deux ou trois lignes (en plus de celles-ci) sur Everything Everywhere All At Once. Mais vous l’aurez compris, j’aime aussi tout écouter et tout lire sur un sujet une fois qu’il m’a eu. Et parce que le shop de A24 il fait rêver mais c’est pas comme si j’avais qu’à me baisser pour ramasser l’oseille (vous non plus j’imagine), où est-ce qu’on va pour aller plus loin ? Déjà tu vas nulle part si t’as pas vu le film, même si, il est tellement :emoji_brain_explosion: que je ne vois pas comment tu peux le divulgâcher. Ensuite, tu peux aller lire cet article mi-capilotracté mi-branlette-intellectuelle (mi-molette pour celleux qui aiment le fromage) et 100 % super : The philosophy of the Everything Bagel.
Je ne vais franchement pas pouvoir faire mieux en conseil lecture là tout de suite parce que ça doit faire au bas mot huit mois que je n’ai pas fini un livre (pire que le montage).
3. Passion Podcast / Podcasts Passions
Par contre qu’eeeeeest-ce que j’écoute des podcasts. Les mêmes que tout le monde, on va pas se raconter des laitues et faire semblant d’être originale. Mais je veux quand même vous en citer/recommander deux-trois par catégorie parce que j’fais bien ce que je veux.
3.1. Encore du podcast cinéma
Oui, mais en français cette fois donc ça méritait bien un autre sous-point. Et je vais le faire en points d’ailleurs.
(J’en écoute encore plein d’autres tout aussi bien, mais je dois aller chercher Mehdi à 14 h, faut avancer)
3.2. Encore des podcasts sur la musique
Ouiiii, mais pas exactement que. C’est en anglais parfois et c’est en quelque sorte co-reco par des gens biens.
Twenty Thousand Hertz, ça parle un peu de musique et pas mal de sound design, ça m’a été glissé dans les oreilles par un certain Damien Aresta.
Dans les oreilles de…, des invité·es super, avec des goûts super, sur une radio super et recommandé par le super Sebastien Pescarollo.
Broken Record, une absolute master class fomentée entre autres par Rick Rubin. Normalement, je n’ai pas besoin de plus d’arguments. (How presumptuous of me tho de me mettre dans la case « des gens biens »)
3.3. Encoooore un auuuutre podcast sur la musique
Ah oui, j’en écoute, puis j’en fais aussi (comme tout le monde, on va pas se raconter de la batavia et faire semblant d’être originale). Et franchement, le projet At this Moment a des fois poussé ma balançoire de l’estime tout en haut du U, du côté où je me regarde dans le miroir en hurlant « Je suis géniaaaaaaale ». (Heureusement, ce phénomène paranormal ne survient que trois-quatre fois par an.) Mais pour l’épisode 18 qui vient de sortir là maintenant, j’étais dans mes petits souliers ! (Fin ça va, je fais du 37.) À l’enregistrement, j’faisais pas la maligne. C’est parce que j’avais rendez-vous au local de répète de Brutus pour interviewer Stefanie Mannaerts et que si tu avais l’impression que j’aimais bien A24… bah j’aime Brutus et Stefanie x 1000 à côté de ça. Donc pour le dire simplement, j’étais impressionnée et j’avais peur de faire de la merde. Au final, même si je n’ai pas osé lui dire que le bruit de ses bracelets c’était un peu chiant pour le rec, je crois que l’épisode est OK. Mais, limite, c’est pas très important parce que j’ai pu passer une heure avec Stefanie à causer de musique en me disant que si on avait été dans la même école, on aurait été weird ensemble à écouter notre musique d’emo kidz toujours chère à notre cœur.
4. Enfin on écoute de la musique.
4.1. D’ailleurs
D’ailleurs, Brutus va pas tarder à sortir un nouvel album et les premiers singles sont trop bien !
D’ailleurs, il y a aussi les Birds in Row qui vont tout pareil sortir leur nouveau LP et c’est fouuuuuuuu.
4.2. Trip down memory lane
Je ne sais vraiment pas à qui je m’adresse ; si toi et moi on a approx le même âge et les mêmes refs… Si c’est le cas, peut-être que ce qui suit va t’arracher une larmichette, si pas, j’espère que le moment ne sera pas trop désagréable. En tout cas, la vague de la nostalgie me submerge assez fréquemment (genre au moins une fois par mois quand je suis en SPM, mais souvent c’est même plus), il faudra que j’en fasse une playlist, mais en attendant ce sera juste une petite liste ici, d’albums qui sont tous dans mon top 100 (pas fini, j’en suis à 37, comme la pointure) des meilleurs albums of all time.
Somewhere at the Bottom of the River Between Vega and Altair – La Dispute
The Dream is Over – Pup Mention spéciale pour le clip de Sleep in the Heat qui me fait chialer à chaque fois alors que, clairement, I’m a cat person. Et si on ne peut pas dire que c’est un vieil album puisqu’il date de 2016, comme il y a Finn Wolfhard qui joue Mike dans Strange Things, voilà une bonne dose de nostalgie bien marketée quand même.
p.-s. : 0,2/10 en représentativité… comme l’effort, vraiment pas ouf.
5. Ça sert à rien, mais c’est cool que ça existe
Il y a quelqu’un·e qui a tellement eu envie de procrastiner qu’iel s’est dit « et si je sonorisais les mouvements des planètes, genre chacune aurait une note de piano pour quand elle fait le tour de son orbite et puis on va rajouter un coup de drum à chaque conjonction. » Ça donne ça et c’est vraiment super ! Cette personne a bien fait de pas faire ce qu’iel était censé faire je trouve. (Mais si ça se trouve, iel était payé·e pour faire exactement ça et ce serait encore plus fou)
6. En fait…
Ça sert pas exactement à rien. Non seulement on a partagé un moment fascinant, mais ça me permet aussi de te dire que...
6.1. Si tu veux y’a les étoiles,
des fois y’a des gens qui se trouvent des excuses pour être trop intense là (« c’est pas moi c’est ma lune en scorpion ») ou on leur trouve une raison pour être de belles raclures (« iel n'est pas relou, iel est balance, ça doit pas être facile »). Je ne vais pas faire de prosélytisme parce que, chacun·e fait bien comme iel veut tant que ça fait pas chier les autres (sauf si les autres ce sont les gars ciswhitehet, là c’est même recommandé), mais si jamais t’as envie de te dire que tout ce bordel au-dessus de notre tête ça t’influence et que tu ne sais pas trop comment décrypter le brouhaha céleste, well, je te conseille Wutangu comme traductrice. Elle est bold, smart & drôle donc franchement, give it a try.
6.2. Si tu préfères y’a les cartes (et le café)
Si tu préfères qu’on essaie de mettre de l’ordre dans ta tête avec des cartes, je serai chez Lucifer tout ce dimanche. Mais c’est un peu l’excuse pour surtout t’inviter à leur week-end d’anniversaire qui commence dès ce vendredi. Show them some love maintenant et tous les autres jours de l’année parce que ce qu’iels proposent est délicieux et que ce sont de vraiment belles personnes dedans et dehors.
6.3. Mais si t’as besoin, y’a les psy !
Franchement, je ne sais pas pour qui je me prends à donner des conseils de vie en franglais. M’enfin, tout est dans le titre, on ne va pas tergiverser. Je pense (et j’ai changé d’avis sur le sujet, parce qu’avant je me disais que « y’a des gens ils ont des vrais problèmes, je ne vais pas aller perdre mon temps et mon argent alors que j’ai qu’à m’endurcir un peu »… alors que j’suis déjà dur comme un caillou frère, à un moment, faut arrêter de faire genre je n’ai besoin de personne en Harley-Davidson) qu’on devrait toustes y aller même si « y’a pas besoin », comme la visite annuelle chez le dentiste. Parce que, à la fin, on pourra bien porter un dentier, mais y’aura pas un cerveau en résine et en céramique pour remplacer celui qu’on aura foutu en l’air à pas l’entretenir. Et j’sais bien, mon compte en banque il est bien au courant que ça coûte un blé monstre (ce qui fait que pour plein de gens ce n’est vraiment pas possible d’y aller), mais contrairement à ce que je pense souvent, je n’ai pas réponse à tout. J’ai bien une idée, mais ce serait trop long.
Voilà, j’ai fait comme Damien, j’ai annoncé les 7 points puis, le compte est pas juste. Va falloir se l’admette, les maths c’est pas notre truc. Je lui rends les clés de la boutique pour qu’il vous donne encore deux-trois infos en bref et moi je vais retourner pas monter cette vidéo encore pendant un mois ou deux.
Ce fut un plaisir de procrastiner avec vous.
Ciao bye-bye.
Re: C’est Damien. Voilà, quand Maureen décide de faire un truc c’est pas pour faire semblant, elle n’a pas le temps. Quand elle procrastine, elle abat plus de travail que quand moi je bosse. N’hésite pas à t’abonner à son compte Kofi et lui payer un (cyber)café pour la soutenir dans sa procrastination (AKA: un autre travail à temps plein).
Ciao bye-bye-bye.